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Naissance d'une passion


Nous partons souvent dans des villages de l'Isère donner nos spectacles. Un garçon sympa qui a son permis de conduire et un véhicule où nous entrons tous les six, accroche à sa DS19 une remorque emplie des amplis, guitares, batterie et de la sono qui n'a que son nom : deux colonnes Boyer en métal de 25 watts chacune. De celles que l'on retrouvera quelques années plus tard dans les églises, seuls lieux où elles sont encore acceptées tant la qualité est pitoyable. Les amplis de guitares ont fait de gros progrès, ils deviennent puissants, n'ayant pas les mêmes exigences de qualité. Je dois hurler dans le micro pour me faire entendre. Les premières chambres d'écho sortent également sur le marché. Ma voix se noie dans cet écho, il faut bien montrer qu'on en possède une, c'est "la classe" !
Les spectacles se succèdent, j'aime chanter devant un public. Les spectacles sont l'occasion d'accumuler les premiers gags de tournées, pas toujours très futés. Il nous arrive de passer par des petites routes où les gens s'arrêtent au bord le midi pour pique-niquer. Nous leur crions derrière les vitres "Bande d'abrutis" ; ils nous répondent "Merci !". Une autre fois, nous arrivons très tard dans un hôtel.






 
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Naissance d'une passion


Tout est fermé et nous n'avons pas trouvé de restaurant.
On est affamé. L'un de nous trouve un congélateur dans un couloir sombre. On l'ouvre et tout heureux, on découvre des boîtes de… bâtons glacés. On en prend plusieurs chacun et nous courrons nous réfugier dans une des chambres nous délecter de cette belle prise. Premiers coups de dents et stupéfaction : ce sont des poissons panés ! C'était tout nouveau sur le marché et nous n'en connaissions pas l'existence