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1972

Je ne décolère pas…

Pourtant depuis quelques temps, je reçois des lettres qui m’interpellent, elles sont parfois un peu ridicules ou attendrissantes. Certaines sont envoyées par des jeunes filles qui me reprochent d’être tombées… enceintes par ma faute : elles se sont laissées séduire sur mes chansons. Elles me demandent donc de les aider à payer l’I.V.G. ! D’autres heureusement sont très belles. J’en reçois une d’un homme en prison qui me dit qu’écouter Sans toi je suis seul lui permet de penser à sa femme qui en fait de même chaque jour 20 heures. Je suis le lien sentimental qui l’aide à tenir. La lettre en est tellement émouvante que j’en ai les larmes aux yeux. Je comprends alors que ces chansons ne sont pas si ridicules que çà, puisqu’elles apportent une part de rêve et de bonheur. Je me mets soudain à les respecter.

La scène me manque, je demande sans cesse à Norbert quand nous allons commencer les spectacles.

- Bientôt ! finit-il par me répondre. Passes me voir, j’ai justement quelque chose à t’annoncer à ce sujet !

 
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chapitre 12


ENFIN LES CONCERTS...


J’arrive chez Norbert Aleman tout essoufflé. Va-t-il m’annoncer enfin que les spectacles vont commencer ? Je veux dire… tout de suite ?

Cet espoir, je n’ose l’envisager complètement, j’ai tellement peur d’être déçu. Mes spectacles avec les Vampires et les Blues Singers me paraissent tellement loin. C’est pourtant cet espoir qui m’aura fait tenir pendant ces années de galères à Paris…

- Bon, me dit Norbert, tu veux faire de la scène ? D’accord, mais il va falloir chanter !
- Je n’attends que ça ! - D’accord ! Tu vas chanter en première partie de la tournée d’Enrico Macias début février (nous sommes en 1973)
- C’est vrai ? C’est génial. Qui va t’on prendre comme musiciens ? J’ai mon copain Jean-Louis Philibert, chez qui j’ai vécu, qui…
- Non, me dit-il en me coupant tout net la parole, tu vas être accompagné par l’orchestre de Johnny. On commencera les répétitions d’ici quinze jours.

Je ressens cela comme une injustice au départ, mais le contrôle de cette situation m’échappe totalement. Ma peur de retomber dans ces dernières années de difficultés, me fait également accepter toutes les volontés d’un Norbert qui veut rester le maître de la situation dans tous les domaines.