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Palais d'Hiver et Beatles



Je ne doute pas un seul instant que le sang de ce brave directeur a dû « bouillir » en découvrant l’article ! Aussi, cette fois-ci, mon père est convoqué dans son bureau et moi… au conseil de discipline. "Promis juré, je ne recommencerai plus !"

Oui, mais voilà, la finale du Palais d’Hiver approche et nous ne sommes pas totalement prêt. Qu'à cela ne tienne, me voici encore pour une quinzaine jours dans la délicate situation du bon garçon qui fait l’école buissonnière.

Cette fois s’en est trop, mon père me punit en m’obligeant à travailler dans une usine durant les deux prochains mois de vacances.

- « Tu veux jouer au plus malin ? Tu vas voir ce qui va t’attendre plus tard, puisque tu penses que tes études sont secondaires, tu vas goûter au monde du travail » éclate-t-il furieux.






 
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Palais d'Hiver et Beatles



Roger Lamour, le directeur du Palais d'Hiver (la plus grande salle de Lyon dans ces années 60) en a assez de voir toutes les premières parties de ses vedettes se faire huer. La grande mode est d'entendre les deux mille cinq cents personnes qui composent le public se mettre à chanter "AVE, AVE, AVE MARIA...", voix qui couvrent généreusement la sono pas très performante, il faut l'avouer, dés la fin de la première chanson d'un artiste qui ne leur plaît pas. Et pour cause, ils attendent leurs idoles !

Hors ce directeur va avoir une idée géniale : « Si le public ne veut pas de mes premières parties, il va lui même les choisir ! »

Voici comment nous nous retrouvons sur ces planches mythiques parmi les cent meilleurs groupes de rock des deux cents kilomètres à la ronde. Les vainqueurs devront faire toutes les premières parties des grosses vedettes nationales et internationales.

Nous emportons les différentes qualifications et nous voilà en finale contre un groupe de Lyon. Le chanteur a le même pseudonyme que moi : Jimmy. J'aime beaucoup sa voix, c'est un costaud. Vais-je "assurer" en face de lui et à son groupe, les Kings Bees ?