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Palais d'Hiver et Beatles


Cool, je vais me lever tôt, ou ne pas me coucher du tout, puisque dès demain, je vais travailler à quatre heures du matin. Dur pour se lever... Mais à midi, j’aurai fini et je vais m’éclater avec les copains. En plus, la semaine d’après, ce sera de vingt heures à quatre heures du matin. Ça me laissera toute la journée de libre.

En fin de compte, au bout de ces deux mois à courir toutes les minutes d’un bout à l’autre de « mon » four et dans une température caniculaire de quarante cinq degrés, mes belles heures de libre se passeront à dormir ! Sûr qu’à présent je vais me mettre à travailler. Tout sauf l’usine !

Un mois après cette éprouvante aventure, mon père m’annonce tout heureux que nous allons quitter Grenoble pour aller vivre dans le midi de la France. Il va entrer au Commissariat à l’Energie Atomique et diriger un laboratoire de recherche à Miramas.

Cette nouvelle me comble tout d’abord de joie, je déteste tellement ces montagnes où le soleil se couche derrière elles dès quatre heures de l’après-midi et cela, quand il y a du soleil ! Trop souvent elles retiennent sur leurs flans des tonnes de nuages tristes et menaçants. Et puis je sais que mon père fait aussi cela pour ma santé. Je fréquente trop souvent les médecins pour mes bronches fragiles.

 
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Palais d'Hiver et Beatles


Soudain l’angoisse m’envahit en réalisant ce que cela va impliquer : je vais devoir laisser encore une fois derrière moi mes amis et tout recommencer à zéro. Pire, je vais aussi devoir renoncer à l’orchestre des Vampires. Des questions sans réponses viennent encore et encore me harceler : En retrouverai-je un autre ? Pourrais-je continuer à chanter ?