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Une drôle de croisière


- Je ne sais pas, nous dit-il sèchement en anglais, il faut que j’envoie un télex à Londres pour demander à la compagnie ce qu’on fait. A mon avis, le mieux est que vous restiez à terre, on n'a pas besoin de vous.
- Moi j’ai un contrat et je ne peux pas repartir, nous devons monter ! Lui dis-je en le lui présentant.
- Je ne peux effectivement pas vous empêcher de monter à bord pour l’instant, mais je suis sûr qu’on va vous débarquer à Ajaccio notre première escale.
- Very good ! Thank you Mickael ! Lui dis-je, reprenant espoir.

Le bateau appareille au soir et après avoir dîné, nous rejoignons nos étroites cabines. Et là, le cauchemar commence : ils nous ont mis au dessus des arbres d’hélices, tout au fond de la coursive, à l’arrière du bateau : les vibrations et les bruits vont avoir raison de notre sommeil.

Le lendemain matin, je cherche Mickael pour savoir où nous en sommes. J’ai très peu dormi et les yeux à peine entrouverts et fatigués, je tombe sur lui dans le mess des officiers. Sa tête renfrognée me réveille d’un coup.
- J’ai eu la réponse de la compagnie, vous descendez à Ajaccio ! Me dit-il d’entrée.



 
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Une drôle de croisière


Le pire est arrivé… Je respire un bon coup et lui déclare :
- Franchement c’est dommage, on se faisait une joie de mieux te connaître ! J’ai vu ton équipe d’animation, ils ont l’air si sympas, et les musiciens très bons, on aurait pu faire une super croisière en faisant des ‘’bœufs’’ avec eux.

Il marque un arrêt, surpris par mes propos, j’en profite pour lui demander d’où il vient…

La conversation va se terminer autour de quelques verres de bière (à 9 heures du matin !) et par un :
- OK man... Welcome in board !

Je pars tout heureux rejoindre mes amis pour leur annoncer la victoire.



Les jours défilent, tous aussi géniaux les uns des autres. Nous arrivons à Istanbul ; Claude, le guitariste, déclare qu’il va s’acheter du shit.

- Il est trop bon ici ! Nous dit-il.

Je sens le mauvais plan…