88

Une drôle de croisière


- Tu es fou ! Tu n’as pas vu le film "Midnigth Express" ?
- Tu as raison, renchéri Raymond, attends, on connaît bien le coin, Christian et moi allons le chercher nous même, on a des contacts sûrs

Et Raymond me fait discrètement un clin d’œil.

J’accompagne Raymond qui s’en va du salon…

- J’n’ai pas suivi ! Lui dis-je inquiet.
- Ne t’inquiète pas, j’ai un plan…

On descend à terre et Raymond me dit qu’il va s’acheter des cuirs dans les souks du Grand Bazar. Je l’accompagne sans rien dire, oubliant même cette histoire.

A notre retour, Claude nous attend.

- C’est bon, j’ai ce qu’il faut, lui dit Raymond, viens Christian, on va préparer les pétards.

Je referme la porte de sa cabine et je le vois ouvrir des sachets de thé.

- Qu’est-ce que c’est ?
- C’est de l’Herbezan, j’ai des problèmes de foie et je me fais des infusions. Mais tu vois voir, il y a des herbes dedans, entre autre de l’eucalyptus et il ne va y voir que du feu !

Effectivement, une demi-heure après, Claude tire sur le ‘’joint’’ :
- Whoa ! Je plane, il est trop bon le shit turc !

On éclate tous les deux de rire en quittant sa cabine enfumée

 
89

Une drôle de croisière


Le lendemain, on fait escale à Athènes et mon complice Raymond me propose d’aller visiter le Panthéon. Eblouissement des yeux qui contemplent, après le musée du Caire, une autre civilisation si riche d’histoire.

En sortant du Parthénon, il me vient une idée farfelue : nous sommes partis avec un sac de sport pour porter les bouteilles d’eau et le remplir de quelques achats. Je propose à Raymond de prendre chacun une anse et faire comme si on portait quelque chose de lourd en passant devant le gardien de la sortie : des pierres du Parthénon.

- Open, open, open ! S’écrit-il en courant vers nous.

Il nous regarde d’un œil désapprobateur en découvrant notre farce, il n’y avait rien d’autre que deux bouteilles vides.

Les jours se succèdent et la complicité s’installe, bien réelle, avec notre ami Mickael séduit par ces franchis. Tout le staff et les musiciens nous apprécient tout autant. Malheureusement les quinze jours sont écoulés et nous nous retrouvons à Marseille, la croisière est finie.

Mickael vient nous voir :

- Vous restez avec nous, vous en faites une autre, OK ? Vous n’allez pas nous laisser tomber !
- On aurait bien aimé, dit Raymond, mais il faut qu’on rentre à Paris, on reprend une série de spectacles avec Dassin…
- I’m sorry… et toi Christian ?