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Chapître 11

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Après avoir enregistré un nouveau 45 T Sans toi je suis seul, et comme ma copine Shun de Marseille n’est toujours pas là, j’ai une bonne quinzaine de jours devant moi avant que la sortie du 45 tours ne soit effective et que la promo ne commence. Je saute dans un train à la gare du Nord, puis l’overcraft de Calais à Douvres, de nouveau le train jusqu’à Londres et me retrouve dans un troisième train qui part d’une gare de Londres vers Leeds dans le Yorkshire où m’attend Sandy.

A mon arrivée, sa mère et elle sont là pour m’accueillir. Je m’engouffre dans leur voiture non sans déraper sur une plaque de verglas en descendant du trottoir car en ce début de septembre, il fait déjà très froid. Je me rattrape au cou de la mère de Sandy, un fou rire nous prend, elle m’a l’air sympa.

Dès mon entrée dans leur maison, une aimable demande sort de la bouche de sa mère que je vais entendre régulièrement pendant mon séjour, c’est-à-dire toutes les demi-heures :

- Christian ! Tea or coffee ?

Ce séjour là me séduit. Nous visitons la tombe impressionnante par sa taille de Little John (Petit Jean), le fidèle compagnon de Robin Wood, le seul jour où il aura fait soleil pendant ces quinze jours. Je suis impressionné par la luminosité et les contrastes de la campagne verdoyante anglaise.

 
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Durant les repas, mon anglais s’améliore sans cesse et me joue à présent de leur fort accent du Yorkshire.

Sandy m’emmène un soir voir un copain, qui s’appelle Joe, chanter dans une boîte de Leeds. Il est si sympa qu’on chante une chanson des Box Tops ensemble : The letter.

Quand je rentre à Paris, j’entends de nouveau cette chanson à la radio, puis le présentateur annoncer :

- Une reprise des Box Tops, numéro un en Angleterre : Joe Cocker : The letter…

A ma grande surprise, je reconnais son nom !

C’est alors que j’entends frapper à ma porte, Shun est là toute souriante :

- Bonjour ! Je suis enfin venue ! Ne fais pas cette tête, je t’avais dis qu’il me fallait un peu de temps…