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La révolution Francaise



Norbert m'appelle un soir pour m'expliquer que je vais chanter dans une comédie musicale : "La Révolution Française" ; comédie qui a déjà eu un énorme succès pendant ses quinze jours de représentation au Palais des Sports de Paris. Devant ce résultat, Alain Boublil et Claude-Michel Schoënberg ont décidé de la "remonter" avec une nouvelle troupe au théâtre Mogador, pour cent représentations.

Les répétitions commencent deux mois avant la première. J'ai appris mes textes par coeur, bien évidemment... Gros travail de mémoire, moi pour qui le par coeur n'était pas mon fort, si l'on en croit mes carnets scolaires remplis de zéro en récitation.

Ce premier jour m'amène donc dans une salle du théâtre Mogador, en compagnie de tous les artistes et figurants, du metteur en scène, des auteurs et producteurs. Je retrouve le Martin-Circus, Je fais la connaissance de Gérard Layani que j'allais apprécier pour sa gentillesse et son amitié, mais aussi de ma partenaire dans le rôle d'Isabelle de Montmorency.

Les jours se succèdent sans aucun problème, une bonne entente règne dans la troupe et personne ne "se la joue star", mais plutôt dans la franche camaraderie. Je me sens à l'aise.



 
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La révolution Francaise



Le seul problème réside surtout à trouver une place pour se garer dans ce quartier très fréquenté de Paris. Heureusement, je fais très vite connaissance de Nathalie, une jeune femme arpentant les trottoirs de la rue de Provence... Très jolie, elle se révèle de plus, charmante et me propose vite, avec beaucoup de gentillesse, de s'occuper de Xyprus, pour le promener de temps à autres, mais aussi de glisser des pièces de monnaie dans le parcmètre horodateur. Une amitié forte se lie au fil des jours, sans jamais faire allusion à son métier, ni me proposer de "monter". Elle devient une confidente, autour de petits cafés pris dans un bar de la rue et pendant ces six mois de présence à Mogador. Je la respecte et elle m'inspirera la chanson «Fille de joie, fille de coeur».

Je la reverrai, bien des années après, dans un spectacle, accompagnée de son «nouveau» mari, casée de ses aventures de jeunesse : - Ne dis rien à mon mari, il ne sait rien de ma vie passée, mon vrai prénom est en fait Sylvie et non Nathalie... Ne te trompe pas !