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La révolution Francaise



Malheureusement, aucun enregistrement audio ou vidéo ne sera réalisé de ce spectacle à Mogador, seul reste l'enregistrement studio de l'album, interprété par la troupe du Palais des Sports de Paris et quelques courts extraits en film amateur où je n'apparais pas, dommage.

Je suis le premier à entrer en scène et mon gros problème sera de toujours compter les seize mesures en contretemps et des staccatos de violons, qui font l'introduction de ce premier titre : parfois, je n'étais pas prêt dans mon costume, où pris en grande discussion avec un autre artiste et j'arrivais dans les coulisses, l'introduction commencée... Où en était-on ? Heureusement, devant mon regard qui l'appelait au secours, Roland me faisait un petit signe discret qui signifiait «C'est à toi !». Chose exceptionnellement rare, c'était plutôt un «débrouille-toi» de la part des musiciens issus des grands conservatoires et d'orchestres symphoniques, qui voyaient là un exemple à donner pour le manque de professionnalisme d'un artiste et se réjouissaient de le voir se "planter"...





 
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La révolution Francaise



La première a enfin lieu. J'ai reçu des télégrammes d'encouragements de beaucoup d'artistes : Mike Brant, Gilbert Bécaud, Johnny, Michel Sardou, Cloclo, et tant d'autres que les murs de ma loge en sont couverts. Mon trac est immense, comme tous mes compagnons d'ailleurs, je suppose. Je supporte mal l'odeur de tous les bouquets de fleurs reçus, qui accélèrent les sensations d'angoisse des grandes premières. Je sors de cette loge pour entrer dans les autres loges, à la recherche d'un sourire réconfortant. Je tombe nez à nez avec Annie Cordy qui m'étreint affectueusement dans ses bras. Je passe voir Gérard Layani, il est aussi angoissé que moi, mais aborde ce sourire rassurant que je recherchais. Nous descendons un peu en avance, dans les coulisses, côté cour, là où j'entrerai.

Les trois coups retentissent et l'orchestre entame l'introduction musicale de la Révolution Française, qui reprend les thèmes musicaux principaux. Puis les 16 mesures de staccatos annoncent mon entrée. L'adrénaline monte encore d'un cran ! J'entre en scène sous les applaudissements et, comme toujours par enchantement, mon trac disparaît :