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Une si belle vie...
(1ère partie)


- Mais c'est une unité de mesure ! Une verge équivaut à trois pieds, donc à peu près un mètre ! Va falloir t'y faire mon gars avec notre langage.

- Ah oui, je comprends, cachant mon embarras par un sourire. En ne voulant pas être de reste, je rajoute :

- C'est un peu comme vos semelles anti-dérapantes que vous nommez caoutchoucs ; j'ai vu ça sur une pancarte en entrant à la radio. Chez nous ce sont des préservatifs.

- Oh c'est rien ça, me réplique t-il, tu vois l'immeuble en face du notre ?

- Ah, celui là ? Oui !

-Et bien c'est l'Hôtel Dieu, là où vont accoucher les filles mères. Dans le hall d'entrée, il y a une pancarte où est écrit « Merci messieurs d'avoir enlevé vos caoutchoucs ! » et il éclate d'un rire encore plus tonitruant.

Le lendemain à 5H30, nous nous levons tôt pour une télévision. Répétition sur le plateau avec les musiciens à 7 heures du matin. Leur syndicat interdit le play-back orchestre, quelle chance ils ont. Mais c'est quand même tôt !

Le public est déjà là pour l'émission, en robes de soirée et smokings ! Il règne une abominable odeur de vin mousseux, versés dans des coupes qui jonchent les tables. Décidément, ils sont sympas ces québécois !


 
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Une si belle vie...
(1ère partie)


Je demande à mon attachée de presse :

- Mais pourquoi fait-on l'émission si tôt si elle est censée se passer en soirée ?

- Au début, elle était le soir en direct. Puis baissant sa voix, presque en chuchotant, elle rajoute : le présentateur vedette boit ! Après un deux petits incidents, ils ont mis l'émission à 14 heures, et finalement, comme il avait toujours le même problème, le matin très tôt !

La presse aussi est couverte. Norbert qui ne rate jamais une occasion de « faire de la pub » ne trouve rien de mieux qu'organiser des séances photos avec la Brigitte Bardot québécoise, Danielle Ouimé. Pour la presse, je suis censé représenter son nouveau fiancé.

Je ne manque pas de désapprouver cette méthode, mais Norbert se fâche :

- C'est moi le producteur, tu sais ce que ça me coûte tout ça ? Tout ce que je fais pour toi ? Je décide donc ce qui est bien ou mal pour « nous » et tu te plis à ces nécessités !