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Une si belle vie...
(1ère partie)


Bougonnant, je me plie donc à ces séances. Je ne la trouve franchement pas très jolie et encore moins à mon goût, trouvant aussi que je lui sers plus ses intérêts que les « nôtres », comme dit Norbert. Les photos à la paparazzi, censées être « volées », aux poses suggestives et attendries de deux amoureux, sont un véritable supplice.
- S'il te plaît, fais un effort, tu es censé être amoureux, me disent les photographes.

Sans être convainquant, à en croire leurs supplications répétées, je m'empresse pourtant de le paraître, pour partir au plus vite loin, très loin de cet endroit et de ces bras que je ne supporte pas. Ma partenaire n'y est pas vraiment pour quelque chose, c'est surtout ce système absurde du « tout est bon, pourvu qu'on parle de toi ! ».

- Bon, ça nous suffit, on fera avec, dit l'un des paparazzi et sous l'oeil agacé de Norbert.


Le retour se veut plus mémorable : Norbert, pour faire passer les longues heures du vol, ne trouve rien de mieux que de relever le défi de vider le bar du pont supérieur du 747. Ressentant toujours le besoin de se prouver qu'il est le meilleur, il se met en tête de saouler le personnel des premières classes après les avoir séduits et convaincus de trinquer avec lui. Le pire, c'est qu'il y arrive pour un ou deux d'entre eux, les autres restant dignes malgré qu'une bonne moitié, ait discrètement ce « petit coup dans l'aile » si inhabituel dans leur fonction.



 
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Une si belle vie...
(1ère partie)


A 7 heures du matin, heure de Paris, nous débarquons, mais à quel prix : nous descendons de l'avion plutôt gais (Norbert d'avoir beaucoup trop bu et moi, faute de boire, d'avoir trop ri). Nous croisons, entre deux fous rires et deux battants de porte automatique, le regard encore endormi, puis s'assombrissant de rage, de sa femme Anne-Marie, venue avec Nicolas, nous chercher. Norbert éclate de plus belle d'un rire emplie de mauvaise fois : - Ben quoi ? C'est tout ce que ça te fait de me voir ? Dit-il sur un ton aussi solennel que « faux-cul ».



Peu de temps après notre retour, nous partons enregistrer à Londres, un nouveau 45 tours : « J'aime la vie avec toi ». Cet enregistrement se fait en direct avec l'orchestre de soixante-dix musiciens. Fabuleuse expérience, mais pas vraiment le droit à l'erreur. Si je commets une note bleue, il nous faut, tous, recommencer ?